La tératologie (du grec teras, teratos = monstre et logos = science) étudie les "monstres", êtres vivants présentant une importante malformation.

Les causes de ces malformations sont dues à des anomalies de développement, durant la gestation, qui peuvent être d’origine génétique (anomalie chromosomique), infectieuse (virus, bactéries, parasites), toxique (plantes, médicaments, tabagisme, alcool et autres drogues chez l’humain), radio-active, mécanique, maternelle (carences ou excès d’acides aminés, de vitamines, excès de glucose, déséquilibre hormonal).

Ce domaine chevauche actuellement d'autres disciplines, comme l'embryologie et la biologie du développement.

Un peu d'histoire...

C'est avec l'apparition de l'anatomie - science descriptive étudiant la structure interne, la topographie et le rapport des organes entre eux - au 16ème siècle et la compréhension croissante des mécanismes de la reproduction et de la formation de l'embryon que l'on commence à pouvoir scientifiquement expliquer les malformations.


monstresetprodiges.jpgEn 1573, Ambroise Paré rédige le traité Des monstres et prodiges, qui aborde le sujet à travers des cas concrets : siamois, doigts surnuméraires, animaux à deux têtes...

Plusieurs médecins s'intéressent aux "monstres" : Martin Weinrich (1548-1609) qui publie De ortu monstrorum commentarius en 1595 ou André Dulaurens (1558-1609), auteur d' Historia anatomica humani corporis en 1600.
À la même époque, Fabrice d'Acquapendente (1537-1619) et son élève William Harvey (1578-1657), sont les premiers à étudier le développement embryonnaire chez les vertébrés depuis Aristote.

Le siècle des Lumières confirme cette tendance. Le zoologiste français Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844), suivi par son fils Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (1805-1861), élabore de 1832 à 1837 L'histoire générale et particulière des anomalies de l'organisation chez l'homme et les animaux.
Ils sont considérés, avec l'anatomiste allemand Johann Friedrich Meckel von Helmsbach (1781-1833), comme les fondateurs de la tératologie.