Les collections de mammifères marins ont été rassemblées pour la plupart au cours des 19ème et 20ème siècles.
Au début du 19ème siècle, on trouve dans le catalogue du premier conservateur Dubuisson mention de restes ostéologiques ou de spécimens naturalisés. Aucune information ne vient confirmer leur maintien dans les collections du Muséum ou leur perte. Elle est probable pour quelques spécimens, notamment certains restes dentaires ou ostéologiques, moins à même de s’altérer.
extrait du catalogue de Dubuisson, début 19ème
De nombreux spécimens sont dépourvus de toute information quand à leur origine.
Néanmoins, un fait reste certain : beaucoup, et notamment des cétacés, furent acquis à l'occasion d'échouages d’individus isolés ou grégaires sur les côtes françaises.
Ces derniers firent régulièrement les titres de journaux locaux ou régionaux. On peut par exemple citer le Rorqual à museau pointu (Balenoptera acutorostrata) échoué au Croisic en 1900 à l’époque du conservateur Louis Bureau, et qui donna lieu à un article pittoresque dans le journal « La Nature ».
" Dans la journée du 4 janvier, je fus informer par dépêche de notre correspondant du Croisic (...) qu'un cétacé de 5 m environ de long, avait été trouvé (...) flottant en dehors de la jetée..."
"...aucun spécimen préparé n'existe dans les collections françaises..."
Phrases extraites d'un courrier de Louis Bureau au maire de Nantes, le 8 janvier 1900. Archives municipales de Nantes
Photographie extraite du journal "la Nature" - 1900
Les échouages collectifs ont également contribué à enrichir les collections du Museum, ainsi en est-il de cette troupe de 96 Globicéphales (Globicephala melas) aperçus épuisés et finalement inertes sur une plage de l'île d'Yeu à la fin de l’automne 1963 lorsque Mme Baudouin-Bodin était conservatrice.
A cette époque le Muséum de Nantes entretenait des liens étroits avec le Muséum de la Rochelle, dont M. Duguy (à l’origine de la création d’un centre d’étude des mammifères marins dans cette même ville) était le conservateur . Ces deux musées organisaient conjointement des missions afin de collecter quelques spécimens échoués après autorisation des autorités compétentes.
Mme Baudouin-Bodin entretenait également des relations avec un zoologiste d’un musée Hollandais, procédant parfois à des échanges. Ainsi le squelette de Lagénorhynche fût acquis grâce à un don de ce dernier, M. Van Bree.
Quelques spécimens rappellent le passé portuaire de la Ville de Nantes comme cette otarie australe qui provient des côtes du Chili.
Otarie australe Arctocephalus australis
MHNN.Z.018886