Derrière le blob, la recherche

Ni animal, ni plante, ni champignon, le « blob » (Physarum polycephalum) est un curieux être rampant composé d'une unique cellule géante.

Bien que dépourvu de cerveau, il est capable d'apprendre de ses expériences. Et plus surprenant encore, il peut transmettre ses apprentissages à un congénère en fusionnant avec lui. C'est ce que nous explique Audrey Dussutour, biologiste au Centre de recherches sur la cognition animale (CRCA – CNRS ; Université Toulouse III – Paul Sabatier).

Bien à l'abri dans des habitats sombres et humides, le blob sait se faire discret. Cet être unicellulaire étonne par ses surprenantes aptitudes. Alors même qu'il n'a ni bouche, ni estomac, ni yeux, il arrive parfaitement à détecter la présence de nourriture (des spores de champignons, bactéries et microbes) et à l'ingérer. Dépourvu de jambes, de pattes ou d'ailes, il se déplace pourtant jusqu'à 1 cm/h en étirant sa membrane. Découpez-le en morceaux, le blob cicatrisera en deux minutes ! Il n'a pas 2 types sexuels différents, mais près de 720. Le plus étonnant est sa capacité à résoudre des problèmes, présenter différentes personnalités, et même communiquer, alors qu'il est dépourvu de cerveau !

Cet être vivant hors normes est quasi immortel, il ne craint que la lumière et la sécheresse. Lorsque les conditions sont défavorables, le blob s'assèche et rentre dans une phase de dormance. Il se transforme en sclérote. Lorsque le milieu lui sera plus favorable, il sera alors capable de sortir de son « sommeil » et de se développer à nouveau.

Le blob s'invite au Muséum d'histoire naturelle de Nantes

Dans le cadre de l’année de la biologie 2021/2022, le CNRS a lancé un projet de science participative : Derrière le blob, la recherche. Ouverte à tous les volontaires désireux de devenir acteurs et actrices de la recherche, cette expérience d’une ampleur inédite, permettra d’étudier les effets du changement climatique sur le blob.

C'est dans ce cadre que le vivarium du Muséum de Nantes Métropole s'est porté volontaire pour apporter sa contribution à cette étude.

L'équipe du vivarium a donc accueilli un blob pendant le mois de juin pour l'hydrater et le nourrir. Il s’agissait ensuite de simuler des vagues de chaleurs en faisant varier la température à différentes fréquences et à différentes intensités. Un protocole strict était à suivre pour mener à bien cette étude autour d'une souche de blob très lente : durée, fréquence, intensité des vagues de chaleurs...
Les données relevées par ont ensuite été collectées et analysées par l’équipe du Centre de recherches sur la cognition animale-CBI (CNRS/UPS) en collaboration avec les volontaires.

Pour en savoir plus sur cette étude participative, rendez-vous sur le site du CNRS ici

 

Textes : CNRS, MNHN et Muséum de Nantes